Préconisations de rédaction PLU(i) – Rapport de présentation – Eléments fixes du paysage

Publié le 25 avril 2023 - Mis à jour le 09 juin 2023

Thématiques
Lutter contre l'artificialisation des sols et les îlots de chaleur et renaturer
Préserver et renforcer les continuités écologiques, Trame verte et bleue
Prévenir les risques naturels
Étapes
Quel diagnostic sur mon territoire ?
Rapport de présentation
Document d’urbanisme
PLU(i)

Dispositions du SDAGE & PGRI

2.4.2. SDAGE Développer et maintenir les éléments fixes du paysage qui freinent les ruissellements

2.4.4 SDAGE Limiter l’impact du drainage par des aménagements spécifiques

3.2.5. SDAGE Définir une stratégie d’aménagement du territoire qui prenne en compte tous les types d’événements pluvieux [Disposition commune 1.E.2 PGRI]

4.2.3. SDAGE Élaborer une stratégie et un programme d’actions limitant les ruissellements à l’échelle du bassin versant [Disposition commune 2.E.2 PGRI]

ATTENTION ! Le document d’urbanisme doit se référer systématiquement aux SAGE du territoire lorsqu’ils existent, ceux-ci peuvent décliner des dispositions et règles propres aux enjeux du territoire.

Les préconisations de rédaction

Identifier les éléments fixes du paysage

Le rapport de présentation identifie le plus finement et exhaustivement possible les éléments fixes du paysage présents sur le territoire : haies, bosquets arbres, boisements… Il veille également à cartographier les zones potentielles de développement d’éléments fixes du paysage.

Dégager et croiser les enjeux relatifs à la préservation et la création d’éléments fixes du paysage

Les éléments fixes du paysage ont de nombreuses fonctionnalités : ils permettent de freiner le ruissellement et de ralentir l’écoulement des eaux, et participent de fait à prévenir les risques liés aux inondations. Leur préservation favorise également la qualité des eaux (notamment au niveau des aires d’alimentation des captages d’eau potable) mais aussi la biodiversité, l’anti-dessèchement des sols, l’hébergement d’auxiliaires de culture, la vie des sols… En milieu urbain, ils sont source de rafraichissement.

Il convient que le PLU identifie les fonctionnalités des structures paysagères (par exemple lutte contre le ruissellement et l’érosion, biodiversité, paysage, îlot de fraicheur…) et leur état (par exemple haie à préserver, haie à restaurer, haie à créer…).

Les exemples de rédaction

  • PLUi de Quercy Rouergue Gorges de l’Aveyron (Tarn-et-Garonne, 82) – Approuvé en 2020

    « L’analyse de la TVB au niveau régional, dans le SRCE, a été réalisée à une grande échelle et peut manquer de précision au niveau d’un territoire plus réduit comme la CCQRGA. En effet, les corridors digitalisés sont peu nombreux comparé à la réalité et ne sont pas les plus représentatifs du territoire. De même, les réservoirs de biodiversité ne se limitent pas aux périmètres d’inventaires et réglementaires et apparaissent bien plus important. Il a donc été réalisé une étude plus fine des continuités écologiques du territoire, notamment grâce à différentes couches d’informations géoréférencées et à une analyse cartographique à partir des photographies aériennes (photo-interprétation). » (1)

    « L’identification de la trame verte s’est basée essentiellement sur les couches d’informations géoréférencées (couches SIG) disponibles sur le territoire étudié. Un travail de digitalisation complémentaire a été effectué afin de combler certains vides importants, notamment pour les boisements et certains milieux patrimoniaux (pelouses sèches et faciès d’embuissonnement, bocage). Cela a permis notamment de faire ressortir des secteurs très intéressants, identifiés comme réservoirs de biodiversité secondaires. » (2)

     

    Références : 

    (1) Voir PLUi de Quercy Rouergue Gorges de l’Aveyron, Rapport de présentation, Diagnostic et état initial de l’environnement, p. 218

    (2) Voir PLUi de Quercy Rouergue Gorges de l’Aveyron, Rapport de présentation, Annexes au rapport de présentation, p. 8

  • PLU de la Roche-sur-Yon (Vendée, 85) – Approuvé en 2009 et en cours de révision

    « Actuellement la majeure partie des haies, et plus particulièrement celles qui accompagnent les chemins, sont préservées et feront l’objet de protections particulières. Le programme de réimplantation suit son cours et notamment lors des opérations de remembrement. Les haies sont classées en plusieurs catégories qui sont : 

    • haies remarquables : si on se trouve en présence des 3 strates suffisamment pourvues (arborescente, taillis arbustif, herbacée), 
    • haies à réhabiliter ou à créer : avec des alternances de taillis et d’arbres.» (1)

     « De nombreuses études ont démontré l’intérêt écologique du bocage : 

    • Limitation de la vitesse du vent : Les haies arborées et arbustives, qui forment un réseau dense et continu, constituent une protection efficace contre le vent. 
    • Lutte contre l’érosion – Epuration des eaux de ruissellement – Régulation hydrique Sur ce territoire où les pentes sont localement marquées, de nombreuses haies ont un rôle important dans le ralentissement du ruissellement, facteur de protection des sols, de la qualité de l’eau et de régulation hydrique.
    • Intérêt biologique : L’intérêt faunistique des haies est lié à la présence des 3 strates de végétation. Il augmente lorsque les haies présentent une bonne diversité végétale. De nombreuses haies présentent de telles caractéristiques sur l’ensemble de la commune. Cependant, plus que les haies en elles-mêmes, c’est la densité du maillage bocager, associée à d’autres biotopes (cultures, bois, prairies, mares, cours d’eau) qui favorise l’accueil et le maintien de populations abondantes et diversifiées (avifaune, petits mammifères, entomofaune). Le réseau bocager sert de corridor écologique en assurant des passages abrités pour la faune entre les différents milieux. 
    • Intérêt paysager : Le bocage forme l’identité paysagère de la commune. Les haies soulignent les lignes du relief, créent des appels visuels, accompagnent le bâti, bordent les voies de circulation. Le bocage constitue un élément patrimonial fort. » (2)

     « 700 km de haies recensés sur le territoire dont 57 km en très bon état écologique en zone rurale » (3)

     

    Références : 

    (1) Voir  PLU de la Roche-sur-Yon, Rapport de présentation, Diagnostic, p. 64.

    (2) Voir  PLU de la Roche-sur-Yon, Rapport de présentation, Etat initial de l’environnement, p. 118-119.

    (3) Voir Révision du PLU de la Roche-sur-Yon, Eléments de diagnostic et Projet d’Aménagement et de Développement Durables (PADD), Réunion publique 14 septembre 2021, p. 26.

  • PLU de l’Eurométropole de Strasbourg (Bas-Rhin, 67) – Approuvé en 2016, révisé en 2019 et modifié en 2021

    « Les corridors à dominante terrestre 

    Certaines liaisons entre réservoirs de biodiversité ont été identifiées en dehors du réseau hydrographique. Elles sont indispensables notamment pour permettre à la faune le contournement de la métropole strasbourgeoise. Le maillage de corridors terrestres dans l’Eurométropole de Strasbourg n’est pas « fonctionnel » en l’état et mérite d’être davantage structuré pour permettre les flux d’espèces. Ces corridors s’appuient, par endroit, sur des éléments-relais de taille modeste comme les haies, des alignements arborés (…) mais ces connexions méritent un véritable travail de renforcement. Il est important de noter que, plus localement, d’autres éléments du paysage peuvent servir de corridors écologiques

    • les rares haies ou arbres isolés sont souvent localisés au croisement de chemins, dans des pâtures, sur les coteaux (collines d’Oberhausbergen, Eckwersheim, Lampertheim, Blaesheim) plus rarement en plein champ. Il s’agit souvent d’arbres adultes d’assez forte valeur écologique, pour l’avifaune et les chiroptères. Les rôles traditionnels de la haie (paysage, brise vent, interception des eaux de ruissellement,…) se trouvent ainsi confortés par l’écologie du paysage, 
    • les prés-vergers sont assez rares dans l’Eurométropole. Ils se situent en périphérie du territoire (Blaesheim, Eckwersheim, Eschau, Lampertheim…) et, comme les haies et les prés, sur les coteaux cités plus haut, ils abritent une faune particulière et assurent des fonctions indispensables dans un contexte d’agriculture intensive, 
    • les alignements d’arbres se développent le long de cours d’eau, canaux et voies de transport. Ils structurent les déplacements, constituent des zones de chasse pour les insectivores (oiseaux, chiroptères). 

    L’occupation des sols se traduit par une agriculture aujourd’hui dominé par la culture du maïs, créant des paysages agricoles monotones et banalisés avec la disparition des structures paysagères (haies, bosquets, arbres isolés,…) et un bâti agricole peu intégré qui impacte fortement les paysages ouverts de l’Eurométropole en plaine rhénane. »

    Référence : 

    Voir PLU de l’Eurométropole de Strasbourg, Rapport de présentation, p. 208, 217 et 234

  • PLUm de Nantes Métropole (Loire-Atlantique, 44)Approuvé en 2019

    « Outre ces inventaires, un travail important de recensement et de caractérisation des haies a été réalisé par la métropole. Cette reconnaissance du bocage précise l’état des haies et met en évidence leurs intérêts écologiques, hydrologiques, paysagers et économiques. Près de 2 400 km de haies bocagères ont été recensés, soit une densité bocagère de 75 mètres linéaires de haies par hectare non urbain – sachant que la densité moyenne en Pays de la Loire est de l’ordre de 55 mètre linéaire par hectare (ml/hectare). »

    Référence : 

    Voir PLUm de Nantes Métropole, Rapport de présentation, Tome 1 Le territoire, p. 13