Enjeux & co-bénéfices – Gestion intégrée de la bande côtière

Publié le 05 mai 2023 - Mis à jour le 27 juin 2023

Thématiques
Gérer durablement le littoral
Étapes
Enjeux et co-bénéfices
Pourquoi intégrer l’eau dans mon projet de territoire ?
Document d’urbanisme
PLU(i)

La stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte énonce le principe suivant : 

« Pour anticiper l’urgence de demain et maîtriser à long terme l’occupation du rivage de la mer dans les territoires exposés aux aléas naturels littoraux, il est indispensable de planifier dès à présent la recomposition spatiale du littoral et, lorsque cela est nécessaire, la relocalisation des activités, des biens et des usages, et d’identifier les mesures transitoires à mettre en œuvre ».  1

Cette recomposition spatiale des territoires littoraux est l’opportunité de valoriser le rôle des écosystèmes naturels et des services rendus par les espaces littoraux et arrières-littoraux. Repenser l’aménagement du littoral, en faveur d’une gestion intégrée de la bande côtière permet danticiper les évolutions du littoral et faciliter l’adaptation des territoires à ces changements. L’inscription des communes sur la liste fixée par décret 2 en application de la loi Climat & Résilience permet d’accéder à des outils juridiques et financiers destinés à faciliter cette adaptation, en particulier quand elle implique un réaménagement du territoire.

En savoir plus

1  Voir Stratégie nationale de gestion intégrée du trait de côte, 2017-2019, p. 8

La gestion de la bande côtière s’intègre dans la problématique plus large de la gestion des risques naturels, voir Fiche Réduction du risque inondation

Climat : concilier les usages humains et les risques littoraux

La gestion intégrée de la bande côtière implique de concilier le projet de développement du territoire avec la préservation des espaces naturels et de prévention des risques (érosion côtière ou submersion marine). Il convient donc de réfléchir stratégiquement à la localisation des biens et activités sur le territoire. 

La relocalisation de biens et d’activités est une solution pour limiter et anticiper les risques, qui tendent à s’accroître avec le réchauffement climatique. Même si elle est difficile à envisager, elle est parfois inéluctable sur certaines portions de la bande côtière, à moyen ou long terme. Elle doit s’envisager non seulement pour le bâti (habitations ou activités économiques), mais aussi pour le foncier agricole. Cette recomposition territoriale est une opération de grande ampleur, humainement et économiquement, et de longue haleine. Elle doit être planifiée et enclenchée au plus tôt afin de permettre une mise en œuvre progressive et adaptative. Enfin, au-delà des études techniques et financières, l’expérience montre que des études paysagères menées au plus tôt sont d’une grande aide pour la concertation avec les acteurs du territoire et pour la planification.

Sécurité : préserver les espaces naturels

Pour les territoires littoraux, les phénomènes de tempête tendent à aggraver le risque de submersion marine et d’élévation du niveau de l’océan :

« Entre 1901 et 2010, la hausse moyenne du niveau des mers était de 1,7 mm/an. Mais le phénomène s’accélère, puisque la hausse était de 3,2 mm/an entre 1993 et 2010. Elle est presque deux fois plus rapide depuis 20 ans, par rapport au siècle dernier ». (3)

En savoir plus

3  Voir Agence de l’eau Seine-Normandie, « Stratégie d’adaptation au changement climatique », annexe 2.

La protection et remise en état des écosystèmes côtiers contribuent à limiter l’impact de l’érosion côtière et le risque de submersion, en dissipant l’énergie de la mer voire en constituant des zones submersibles retardant l’arrivée de la mer sur les zones à enjeu. 

L’équilibre sédimentaire de la côte doit également faire l’objet d’une attention particulière, à l’échelle de la cellule hydro-sédimentaire, en limitant au maximum voire en enlevant les ouvrages fixant le trait de côte. Par ailleurs, les espaces à la jonction terre-mer jouent également un rôle dans le débordement des fleuves côtiers dont le littoral constitue l’exutoire (parfois voire fréquemment artificialisé). Cet espace ne peut donc être traité sans considération des apports continentaux et inversement.

Enfin, les zones basses littorales sont les plus sensibles au risque de remontée des nappes d’eaux souterraines, sous l’effet de la montée du niveau marin avec lequel elles sont en équilibre.

Economies : bénéficier des services rendus par les écosystèmes côtiers

Les écosystèmes côtiers, comme la plupart des solutions fondées sur la nature, demandent des moyens de fonctionnement très limités, l’entretien de ces espaces étant pour l’essentiel assuré par les processus naturels. Ce sont par ailleurs des solutions économes en carbones et en ressources, permettant dans certains cas (prés-salés, vasières …), une séquestration supplémentaire de carbone.

Biodiversité et paysage : améliorer les atouts du territoire

Ces espaces naturels sont des réservoirs de biodiversité, qui contribuent en outre à faciliter l’adaptation de la faune et la flore sauvages à ces changements rapides, et parfois extrêmes, des conditions climatiques. Ils constituent le plus souvent un atout paysager pour le territoire, d’autant plus si leur insertion a fait l’objet d’une attention particulière.

Ces éléments auront enfin un impact positif sur l’attractivité du territoire pour les populations, permanentes ou saisonnières.

En savoir plus

Voir Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, « Adaptation des territoires aux évolutions du littoral »