Enjeux & co-bénéfices – Réduction du risque inondation

Publié le 20 avril 2023 - Mis à jour le 21 septembre 2023

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Enjeux et co-bénéfices
Pourquoi intégrer l’eau dans mon projet de territoire ?
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Comment définir le risque inondation ? La notion de risque est la combinaison d’un aléa et d’un enjeu exposé à l’aléa.

L’aléa est la manifestation d’un phénomène naturel de fréquence et d’intensité donnée, tels que les inondations. Une crue centennale est une crue dont l’intensité a la probabilité de se produire avec une chance sur 100 tous les ans.

L’enjeu est l’ensemble des personnes et des biens susceptibles d’être affectés directement (atteinte vitale) ou indirectement (perturbations du fonctionnement du territoire comme réseaux d’électricité, eau, assainissement…) par un phénomène naturel. Il n’y a pas de risque s’il n’y a pas d’enjeu exposé à l’aléa.

Le bassin Seine-Normandie est soumis à 4 types d’aléas inondations : 

  • Par débordement de cours d’eau : soit des crues des rivières et des fleuves de plaine aux montées des eaux lentes, généralisées et de longues durées, soit des crues rapides en tête de bassin, et pour certains fleuves côtiers.
  • Par ruissellement : génèrent des coulées de boue et des crues rapides dans certains territoires, souvent à l’occasion d’orages, dans les zones pentues et/ou lorsque les sols n’ont pas une capacité suffisante pour permettre une bonne infiltration de l’eau (sols artificialisés, zones urbanisées). 
  • Par remontée de nappe : lorsque le niveau des eaux souterraines est au plus haut et qu’il atteint celui du sol, provoquant alors des inondations de sous-sols et de caves. Ce phénomène est souvent combiné aux autres types d’inondations.
  • Par submersion marine : occasionnées sur le littoral normand par la conjugaison de forts coefficients de marées, de dépressions et de vents violents élevant le niveau de la mer. Ces phénomènes seront aggravés par les effets du changement climatique, en particulier l’exhaussement du niveau moyen des mers.

Aménagement du territoire : réduire sa vulnérabilité

La vulnérabilité est la sensibilité face aux inondations. Elle est définie à partir d’un scénario d’inondations de référence. Pour réduire cette vulnérabilité, il convient de mieux connaître les aléas, les enjeux et leur vulnérabilité à travers la réalisation de diagnostics. Ceux-ci permettent de définir des stratégies de nature à limiter le risque d’inondation ou de submersion marine. Dans ce cadre, un aménagement plus résilient du territoire est à rechercher en tenant compte également de la gestion des eaux pluviales. Il est nécessaire d’éviter les aménagements en zone inondable. Cela permet de réduire la vulnérabilité des territoires et leur permettre d’augmenter leur capacité à surmonter une catastrophe et à retrouver le plus rapidement possible un fonctionnement normal (distribution d’électricité, déplacements, accès aux équipements et services, réseaux électriques fonctionnels…).

La résilience : C’est la capacité d’une population, d’une organisation, d’un système ou d’un territoire à résister aux
conséquences d’une agression ou d’une catastrophe majeure, puis à rétablir rapidement leur
capacité de fonctionner normalement ou, au minimum, dans un mode socialement acceptable, sans
forcément revenir à la situation initiale.

Actions sur l'aléa : les solutions fondées sur la nature (SfN)

L’action sur l’aléa permet de limiter l’ampleur des inondations et ainsi augmenter la sécurité des personnes en évitant notamment les décès, les dommages corporels ainsi que les autres conséquences induites par les aléas sur les biens et équipements : les bâtiments et les voiries, celles sur les réseaux d’électricité, de déplacement, d’eau potable, d’assainissement… Pour répondre à cet objectif, les solutions fondées sur la nature doivent être privilégiées : prise en compte du fonctionnement naturel des cours d’eau (restauration hydromorphologique), protection et restauration des zones d’expansion des crues (ZEC) et des milieux humides, prise en compte du ruissellement à l’échelle du bassin (hydrauliques douces, pratiques agricoles). En effet, la mise en place de digues et de barrages ne sera jamais suffisante/efficace pour mettre hors d’eau toutes les zones à enjeux.

Economie : réduction du coût des dommages

Agir sur l’aléa et réduire la vulnérabilité du territoire à un intérêt économique puisque cela permet de réduire le coût des dommages liés aux inondations : coûts pour la réparation des dommages et des dédommagements des victimes, pertes de chiffre d’affaires des activités, coûts des travaux de remise en état… Les aménagements en zone inondable peuvent par ailleurs induire des surcoûts financiers.

Climat : s’adapter aux effets du changement climatique

Le changement climatique tend à intensifier et à accroître la fréquence d’évènements extrêmes induisant des inondations par ruissellement et par submersion marine. Dans ce contexte, la gestion du risque inondation s’impose d’autant plus.

Bien-être et cadre de vie: renforcer l’attractivité du territoire

Les SfN (ZEC, reméandrage des cours d’eau…) développées pour agir sur l’aléa laissent place à des espaces de nature qui offrent également un cadre de vie agréable aux habitants, participant à leur bien-être et contribuent à l’attractivité du territoire par leur valorisation possible en termes de tourisme vert et de loisirs : balade, pêche, cueillette, vélo… Ces espaces peuvent également servir de lieu éducatif pour la compréhension des écosystèmes aquatiques et humides.

Biodiversité

La préservation et le développement de ces zones de nature où peut déborder l’eau permet par ailleurs de créer de nouveaux espaces propices à la biodiversité.